jeudi 21 juillet 2011

Été 2011

Étages effondrés d'un capuccino sans musique, en plein dans le jus. Mousse de lait montée à la va-vite aux glaçons. Précipitation puis inévitable tâche de lait cuivrée sur le zinc,  qu'il faudra mater  au brillant breton, sous le regard agacé d'un taulier descendant de bougnat. C'est à la belle étoile seulement,  lorsque les derniers clients, ivres d'un mauvais vin, seront partis cuver leurs vies hasardeuses chez la vieille d'en haut, celle qui fait des garçons de café son affaire, que je m'en irai. Le limonadier dans la poche et le portefeuille qui baille ses billets.  Mais en attendant, à l'heure ou je ne chasse plus ni les souris  ni les cafards car ils sont  mes plus honnêtes et fidèles compagnons, je balaie les pavés  incrustés de mégots. Je songe au moment ou la dynamo de la bicyclette  éclairera, au rythme de ma course endiablée, les trottoirs de Convention jusqu'à Barcelone.