vendredi 7 octobre 2011

     Il existe une manière de vivre le monde que j’aime profondément.  Elle est inhérente à toutes choses.  Belle et mystérieuse,   mélancolique,  elle m’aide à encaisser le spectacle  souvent décevant que m’offre mon époque.  Je n’ai pas à me plaindre de ma condition. Je ne souffre ni de la faim, ni du froid, ni de la solitude mais je me réfugie dans la poésie comme un vagabond court se réfugier sous un pont lorsque l’orage éclate. Je m’accroche à la plume, à la voix des poètes comme un mourant s’accroche à la vie. Essayer de comprendre la  poésie c’est empoigner l'amour à deux mains mais aussi  refuser de se laisser embarquer, emprunter un  chemin de fortune autre que celui que notre société malade nous impose.  Accueillir la poésie à bras-ouverts c’est avoir le courage de larguer les amarres sans pour autant fuir.  C’est cette manière d’être libre et d'aimer  que Serge Reggiani porte dans ses chansons.

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